lundi 1 mars 2010

JE ME DÉBLOGUE

Je me déblogue pour mieux me rebloguer. Ian Sénéchal, administrateur du blogue Les analystes m'a proposé de me joindre à sa jeune équipe formée de lui-même, Guillaume Simard Leduc et Éric Duhaime. J'ai accepté avec empressement de bloguer avec eux car je partage largement leurs idées politiques et je sais très bien que leur blogue est très lu.

Je publie mon premier texte ce matin, suite à l'émission Découverte d'hier soir. Je clos donc le "Blog du Berger" et remercie ceux qui l'ont fréquenté et sont devenus membres. Vous pourrez désormais me lire à

http://lesanalystes.wordpress.com/

vos commentaires seront appréciés.

cordialement


Reynald

samedi 13 février 2010

PERSÉVÉRANCE SCOLAIRE

Le Québec a proclamé la semaine du 15 février, "semaine de la persévérance scolaire". Quand aurons-nous la semaine de la persévérance conjugale? En sommes-nous arrivés au point où la chose normale devient un exploit et l'anomalie (le décrochage scolaire ou le divorce)serait maintenant la norme? Il faut donc féliciter ceux qui n'ont pas décroché, les décorer pour avoir parcouru le simple cheminement normal du secondaire. S'est-on vraiment interrogé sur les raisons de ces décrochages scolaires records au Québec? On met souvent la faute sur le manque de ressources, donc d'argent. Se pourrait-il que le jeune décroche simplement parce que ses professeurs sont sans enthousiasme, ennuyants, plates à mourir? J'ai terminé mon secondaire dans les années '60 dans une école située à quelques mètres de la redoute de Montcalm. À l'époque, ce fait était inconnu. Mais en 2010, un professeur d'histoire enthousiaste peut très bien amener ses élèves s'assoir dans l'herbe à quelques pas de son école et leur raconter, avec presque le même paysage qu'à l'époque de Montcalm, le siège de Québec et la bataille des Plaines d'Abraham. Il peut aussi les amener dans les musées, sur le terrain, découvrir ailleurs que dans des livres et sur des videos ou des ordinateurs, le monde merveilleux dans lequel ils vivent. Il est temps aussi d'instaurer un processus d'évaluation systématique de tous les professeurs du secondaire et du cegep, comme on le fait pour l'enseignement supérieur. L'évaluation doit prendre en compte le rôle de l'enseignant (qualité de l'enseignement et de l'encadrement des étudiants) et pourquoi ne pas ressusciter aussi les bons vieux inspecteurs d'écoles de jadis? Ainsi un comité d'évaluation , qui se transformera éventuellement en comité de promotion, formé d'enseignants et de professionnels de l'enseignement examinera attentivement la performance de chaque enseignant à tous les ans en début de carrière et à tous les 3 ou 5 ans par la suite. Les initiatives pédagogiques seront récompensées. Le professeur performant aura une promotion à une catégorie supérieure avec une récompense salariale. Le bois mort aura droit à un avis à caractère professionnel. Le hic: faire accepter cela aux syndicats.

Il faut également reconnaitre que nos jeunes sont maintenant exposés et stimulés par une foule de medias et technologies qui n'existaient pas "dans notre temps". Certains d'entre eux sont vite devenus blasés et les profs doivent déployer des prouesses pédagogiques pour les arracher de leurs consoles vidéos afin de susciter leur intérêt pour la science, l'histoire ou la géographie. Il y a aussi l'énorme pression sociale qui a émoussé peu à peu des valeurs comme l'effort et le devoir, pour les remplacer par le jeu, le plaisir, la facilité, et les droits. Peut-on s'attendre qu'un jeune "en difficulté d'apprentissage" persévère avec courage dans ses études quand ses parents n'ont pu persévérer eux-mêmes dans leur vie conjugale? C'est notre génération de baby boomers qui a pourtant fait croire à ces jeunes que les maths c'était un jeu, qu'on pouvait apprendre le français sans lire, sans efforts. Le pendule est cependant au bout de sa course, et il ne peut que revenir lentement à l'équilibre. C'est une loi de la physique, mais s'applique-t-elle à la société québécoise moderne?

jeudi 11 février 2010

PUBLIC OU PRIVÉ ?

Pour les vieux de mon age (j'aurai 65 ans dans quelques jours) qui hésitent encore entre les systèmes de santé québécois public et privé, voici une courte étude, non-scientifique ( 3 échantillons) mais basée sur des faits vécus au Saguenay et à Québec. Il y a un 4ieme échantillon, vécu au Costa Rica, qui a été écarté de l'étude , car non québécois et surtout pour cause d'excès de gentillesse, de gratuité et d'efficacité.

Prise de rendez-vous:
Public: appel le 5 octobre, rendez-vous le 15 décembre
Privé: appel le matin à 10h, rendez-vous l'après-midi du même jour à 14h

Accueil:
Public: un pit bull qui ne dit même pas bonjour, ne sourit pas , saisit votre carte soleil, fait clic-clic avec , puis vous dit d'aller vous assoir. Et vous restez assis pendant 2 heures en attendant que le pit bull vous appelle.
Privé: une jolie réceptionniste vous accueille avec le sourire, sort le dossier qu'elle a déjà préparé suite à votre appel du matin, le complète avec vous et vous offre un café en attendant que le médecin vienne vous chercher (5 min).

Consultation:
public: c'est variable. La femme médecin passe beaucoup de temps en placotage inutile, elle a un paquet de cigarette sur son bureau et une bouteille de vin dessous, ce qui vous le rend sympa. L'homme médecin est du type sérieux, athlétique, écolo et granola (ce qui me le rend antipathique) mesure votre tour de taille, vous fait une leçon de santé mençante, brandit le spectre du diabète, de maladies cardiovasculaires, et d'ACV si vous continuez à manger et à boire comme ça... il vous renouvelle votre ordonnance, puis bonjour! Il vous a référé à des cliniques d'hôpital pour les tests et analyses, pour lesquels vous devez vous-même prendre les rendez-vous, puis vous n'avez aucun résultat avant votre prochaine visite chez le pit bull 3 ou 4 mois plus tard.
privé: le médecin est athlétique mais souriant. Il vous expose le contexte dans lequel il a choisi d'oeuvrer au privé, il vous explique son cheminement professionnel, les forfaits auxquels vous pouvez souscrire, de la classe économique à la première classe (j'ai la classe exécutive). Il s'informe de votre vie professionnelle avec pudeur, pose les questions médicales d'usage (antécédents familiaux, histoire médicale) vous examine, vous dit en souriant "faudra perdre un peu de poids", vous prescrit une série d'analyses et tests. Il transfère une copie de ces prescriptions à la secrétaire qui prend immédiatement les rendez-vous nécessaires aux cliniques ou laboratoires privés avec lesquels le docteur a déjà des liens privilégiés.... deux heures plus tard, la secrétaire vous rappelle chez-vous ou vous laisse un message sur votre boite vocale pour vous fournir les détails de vos rendez-vous, lesquels sont en général tous dans les jours suivants.

Suivi:
public: aucun suivi de la clinique ou de l'hopital qui a fait les tests ou analyses, il faut attendre le prochain rendez-vous avec le médecin (3 ou 4 mois).
privé: le labo vous transmet par courriel dans les 24 heures les résultats de vos tests, avec copie à votre médecin. On affranchit même pour vous l'enveloppe dans laquelle vous retournerez au labo par la poste vos petits échantillons de ... pour le test de sang dans les selles. La secrétaire du médecin vous appelle quelques jours après la consultation pour les rendez-vous de tests non urgents, et vous fixe un prochain rendez-vous avec le médecin, autrement dit, on s'occupe de vous, rapidement, efficacement et toujours avec politesse, sourire et convivialité.

Frais:
public: gratis , mais faux en réalité car la moitié de la population (contribuables) finance la totalité d'un système sclérosé et de moins en moins efficace
privé: 1 100$/an

faites votre choix!

vendredi 5 février 2010

UNE PSEUDO-PRÉDICTION

Quand arrive un séisme majeur comme celui d'Haïti, il se trouve parfois des scientifiques pour lancer des mises en garde, des alertes, et même des prédictions concernant de futures secousses, pouvant ébranler la région touchée par le tremblement de terre. C'est ce qu'ont fait récemment quelques géologues du United States Geological Survey (USGS). Sans toutefois créer de panique, de telles annonces sèment l'inquiétude parmi la population locale et aussi chez les proches qui sont à l'étranger. La "prédiction" du USGS n'en est pas une, puisque pour parler de prédiction d'un tremblement de terre, il faut pouvoir déterminer, la date, le lieu approximatif de l'épicentre ainsi que la magnitude de l'événement. Il y a de rares cas dans l'histoire où l'on est parvenu à de tels succès, comme pour ce tremblement de Terre de la province de Liaoning en Chine du 4 février 1975 de magnitude 7,3. Le tremblement de terre a affecté sérieusement la ville densément peuplée de Heicheng, mais heureusement, on a réussi l'évacuation des populations locales suffisamment tôt pour sauver probablement des centaines de milliers de vies humaines. Grâce à l'intégration de techniques aussi diverses que l'observation des comportements animaux inhabituels et l'observation instrumentale, le séisme a fait très peu de victimes... sauf que... le 28 juillet 1976, se produisait le terrible tremblement de terre de Tangshan de magnitude 7,8 qui a fait, selon le chiffre officiel chinois 242 000 victimes, mais selon le chiffre révisé par des sismologues américains, probablement plus de 650 000 morts. C'est le séisme le plus meurtrier du 20ième siècle, et il a échappé aux techniques de prédiction.

Nous sommes encore loin de pouvoir prédire la majorité les séismes destructeurs. Aussi, le communiqué du USGS n'est pas une prédiction, ni une alerte. C'est comme dire qu'un jour un "big one" (magnitude supérieure à 8,0) frappera une région de l'ouest américain ou canadien. On sait que cela va arriver, mais personne ne peut dire exactement où et quand.

La faille responsable du séisme haïtien sépare la petite plaque des Caraïbes de la grande plaque nord-américaine. Le déplacement y est relativement normal (2 cm/an) comparé à des mouvements de plaques plus rapides comme celui de la plaque de Nazca qui s'enfonce sous l'Amérique-du-Sud à une vitesse de 10cm/an. En Califoernie, le long de la faille sans Andreas, qui est aussi une faille transformante comme celle du séisme d'Haïti, on a un mouvement de 5 à 6 cm/an, et surtout une activité sismique pas mal plus élevée qu'en Haïti. Les géoscientifiques américains devraient plutot regarder ce qui les menace sur leur propre territoire, avant de s'intéresser à celui de leurs voisins.

vendredi 29 janvier 2010

L'Himalaya, la pointe de l'iceberg

Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC)vient de se faire prendre dans un miniscandale qu'on a appelé le Glaciergate. Dans son dernier rapport de 2007 qui comporte des recommandations aux politiques, le GIEC a fait sien un rapport du World Wildlife Fund (WWF) qui prétend que d'ici 2035, toutes les glaces de l'Himalaya auront fondu, si le réchauffement climatique causé par les gaz à effet de serre émis par l'homme se poursuit au même rythme. Il s'avère que cette hypothèse est fausse, ne reposant sur aucun fondement scientifique. Un collègue anthroporéchauffiste et chercheur en climatologie attire mon attention sur le site Realclimate qui, à la décharge du GIEC, prétend que ce dernier n'est "pas infaillible". Realclimate est la tribune par excellence des anthroporéchauffistes purs et dûrs. Realclimate a aussi l'audace de se décrire comme " Climate science from climate scientists" . Pourtant, je n'y ai jamais rien lu qui exprime la moindre ouverture vers le climatoscepticisme.

On n'attend pas l'infaillibilité du GIEC. On lui demande seulement la probité. Or le GIEC se targue de ne citer dans ses rapports que des études sérieuses ayant fait l'objet de revues critiques par les pairs (peer reviewed) .

Une climatosceptique amateur a relevé , seulement en quelques heures de lecture, une bonne vingtaine de références au WWF, institution écologiste très politisée et sans crédibilité scientifique, dans le dernier rapport du GIEC. Elle les présente en vrac sur son blog.

http://nofrakkingconsensus.blogspot.com/2010/01/more-dodgy-citations-in-nobel-winning.html

Le Glaciergate de l'Himalaya n'est que la "pointe de l'iceberg". Les pieds d'argile du géant GIEC commencent à s'effriter. Je souhaite sincèrement des débats sur la question de la crédibilité d'abord du CRU, du NOAA et de la NASA en regard de leurs données climatiques brutes, traitées, filtrées, tronquées, omises, oubliées ou même cachées, et ensuite sur le GIEC lui-même. J'espère que les medias et les magazines scientifiques québécois publieront les conclusions de l'enquète qui vient de s'ouvrir au parlement britannique sur le Climategate. Les conséquences de l'application aveugle et à l'échelle mondiale de recommandations aux politiques de la part du GIEC sont suffisamment graves pour que le citoyen exige des comptes.

lundi 25 janvier 2010

LESSONS LEARNED FROM THE HAÏTI EARTHQUAKE

Ce sera probablement le titre du prochain numéro spécial de la revue Earthquake Spectra publiée par le Earthquake Engineering Research Institute, comme on l'a fait déjà pour tant de séismes. Haïti n'a pas échappé au scenario classique: d'abord les medias tentent de parler aux quelques rares sismologues « de service » pour essayer de comprendre ce qui s'est passé, on lance ensuite des reporters sur le terrain pour filmer les dégats, les gens désemparés. On braque avec impudeur des micros et des caméras sous le nez larmoyant de mères qui cherchent en vain leurs enfants. Puis ce sont les entrevues des héros secouristes avec leurs chiens cynophiles, et des médecins avec ou sans frontières, français ou canadiens qui sont arrivés à la rescousse tels des supermen de la compassion, et non contents d'exhiber fièrement leur générosité de bénévole, trouvent un coupable, bien sûr et comme toujours américain, pour les bâtons dans les roues qui les empêchent d'agir efficacement. Ensuite, c'est la parade des artistes qui vous offrent un « concert » caritatif gratos, contre les quelques dollars que votre bon coeur voudra bien verser.
Haïti occupe la moité de l'ile d'Hispanola. L'autre moitié, c'est la République dominicaine, la destination-soleil la plus populaire au Québec avec Cuba. La République dominicaine a de belles plages comme Haïti, elle a des sols fertiles dans lesquels pousse la canne à sucre, on y distille d'excellent rums que nos Tabarnakos rapportent dans leur valise, et il y a très peu de pauvreté. Alors pourquoi toute cette misère en Haïti, sur la même île? Retracer l'histoire de ce peuple malheureux depuis sa colonisation, c'est trouver la réponse.
Les médecins, les pompiers, les sauveteurs, les journalistes , les politiques et même les sismologues y trouvent leur compte, car l'image de leur profession n'en est que davantage glorifiée. Mais qu'en est-il des victimes? On leur accorde une aide immédiate et ponctuelle, mais comment reconstruira-t-on? Allons nous commettre les erreurs du passé comme à San Francisco où l'on avait promis de ne jamais rien reconstruire dans la Baie suite à la catastrophe de 1906? Les tremblements de terre ne tuent pas; seules les constructions humaines soumises aux efforts sismiques excessifs tuent. Haïti a besoin de nourriture, de tentes et de couvertures, et c'est urgent. On a aussi besoin de personnes généreuses certes, mais aussi douées de connaissances techniques et scientifiques pour faire qu'à moyen et long terme, ce peuple regagnera au soleil un place meilleure encore que celle que les colonisateurs français puis dictateurs locaux qui se sont succédés sur leur sol ont bien voulu leur accorder. Il faudra donc davantage que de nouvelles normes sismiques. Il faudra les efforts combinés du peuple haïtien et des nôtres.

mercredi 13 janvier 2010

Des fleurs

Madame Joanne Marcotte m'a envoyé un joli bouquet suite à mon passage à Radio Shock en décembre dernier, que je vous invite à l'écouter.

http://jmarcotte.blogspot.com/2009/12/le-citoyen-reynald-du-berger-ecouter.html

Si des écoles ou organismes veulent entendre mon opinion sur les changements climatiques, ils peuvent m'adresser une requête à reynald_duberger@uqac.ca et c'est gratos.

Je souhaite à tous une année 2010 chaude et pleine de petits et grands bonheurs.